Multitudes 28, Hiver-Printemps 2007. En librairies le 16
Mars (12 euros)
L’Extradisciplinaire. Critique des institutions artistiques
noise music [ncïz ’mju:zïk]
B-Zone devenir-Europe et au-delà
Faire / Défaire l’image. Rancière / Alliez-Bonne
Abou Ghraib et les médias
Le terme de « critique institutionnelle » est associé
aux travaux de figures historiques comme Michael Asher, Robert Smithson, Daniel
Buren, Hans Haacke et Marcel Broodthaers, qui dans les années 1970 examinaient
le conditionnement de l’activité artistique par son cadre muséal, médiatique et
marchand, dans le but de subvertir ce conditionnement et de rompre avec ce
cadre. Mais cette approche devient peu à peu un « genre » artistique
solidement intégré au système, jusqu’au point où un artiste comme Andrea Fraser,
représentante d’une « seconde génération » de la critique
institutionnelle dans les annéees 1990, considère l’institution comme un cadre
indépassable, ou un champ au sens bourdieusien du terme, qui se soutient
précisément de sa propre critique d’elle-même. La chose serait alors au point
mort. Il s’agit ici de repérer et de définir une « troisième
génération » de critique institutionnelle, qui rompt cette clôture
disciplinaire par des travaux d’investigation et d’expérimentation visant
d’autres champs théoriques et pratiques (psychiatrie, technoscience,
architecture, économie, etc.). Autant d’enquêtes sur le vif de la société
actuelle, dans toute sa complexité. En se déplaçant dans un autre champ pour
questionner ses normes par le biais d’une intervention à même les pratiques, le
type d’artiste qui nous intéresse ici cherche simultanément à transformer
l’institution artistique, et à redessiner ses limites et ses finalités. Sa
critique est à la fois destituante et instituante. Au-delà ou en deçà des champs
traités, elle touche à l’« institution de soi », aux contraintes et
aux possibles de la gouvernementalité contemporaine.
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