Castro-Gomez/Grosfoguel : Empire et « colonialité du
pouvoir »
postcolonial et histoire
Mezzadra / Bhabha /Mc Clintock
Perspectives pour Internet
Kinkaleri : touche-moi
La France et les anciens empires croient avoir été blanchis par
les indépendances. Mais les pulsions dominatrices, racistes et colonialistes
sont toujours à l’œuvre dans l’Empire. Ce numéro « postcolonial » de
Multitudes donne quelques exemples de postures coloniales dans la pensée et
l’exercice du pouvoir et propose quelques voies pour s’en défaire. La première
voie passe par la traduction des études post-coloniales qui, d’abord dans les
deux Amériques, puis partout dans le monde, ont montré qu’on pouvait écrire de
multiples points de vue minoritaires et revisiter les sciences humaines à partir
de positions « subalternes ». La deuxième voie consiste à frayer avec
les « colonies » que les anciens colonisés ou d’autres minorités
multiplient dans les métropoles, à décrire leurs nouvelles dynamiques
culturelles et politiques et à développer leurs revendications. Prendre ainsi la
colonisation à revers, la déterritorialiser et la démultiplier, en métissant et
en créolisant les énoncés, c’est faire multitude, au sens de Hardt et Negri et
au sens commun. Ce dossier justifie largement un carton rouge à une France qui,
en choisissant ses immigrés et en excluant les autres, tourne le dos à l’Europe
et au reste du monde.