Avec des ronces plein la tête

À engueuler les hirondelles

Qui m'egratignent les tympans

Un vieux bol mal recollé

Avec un fond de café-crème

Aux couleurs cent fois délavées

Et un mégot tombé dedans

Je serai là comme l'automne

À regarder courir le temps

À cracher sur le mur d'en face

À me dire que rien n'est parfait

Et tu viendras comme on s'égare

Poussée par un quelconque vent

Je te ferai un peu de place

Juste de quoi nous réchauffer

Tout nouveau, tout beau, quelle chance

Nous parlerons chacun de soi

Et puis des gens qui nous enferment

Et qui le font pour notre bien

Ce sera un peu les vacances

Et l'impression d'avoir le choix

Mais puisque la fête a un terme

On ne dira presque plus rien

Alors j'attraperai l'oiseau

Alors je sortirai la pioche

Je creuserai un peu le sol

Pour donner des vers à l'oiseau

Alors ton rire sonnera faux

Il me traitera de sale mioche

Qui voudrait bien prendre son vol

Mais emprisonne les oiseaux

Et tu croiras avoir raison

Et ça m'éclatera la fête

Quand tu étendras tes ailes

Pour te confondre avec le vent

Je serai là sur le perron

Avec des ronces plein la tête

À engueuler les hirondelles

Qui m'égratignent les tympans